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Nocturnelles.
12 septembre 2013

Obreptio

 

Au centre du corps les alertes corporelles – du cotonneux et du velours entourant les organes désormais quiets et murmurant des berceuses. La douleur n'a plus besoin d'être hypnotisée et domptée, elle se replie sur elle même, nœud d'envergure si intense qu'elle réunit tous les nerfs et tous les chagrins cachés au fond des côtes et des reins pour en faire cette boule ridicule qui glisse, comme ralentie par le chemin satinée qui l'accueille, l'enveloppe, la caresse, lui racontant contes et légendes qui terminent à l'horizon du corps et du cœur. Il n'est plus question de larmes ni de blessures, crâne fracassé ou dos contre le sol chaque soir, à la même heure, au même endroit, cette fois – le chagrin se tait et roule doucement jusqu'à se heurter à la petite cage en verre qui a poussé, un soir, autour du cœur. Horloger et architecte : la boîte est translucide, si bien qu'on y perçoit clairement les battements, la vie, l'empathie, et la beauté carmin d'un ensemble immaculé, sans tâche de mensonges ou de brûlures. Elle irradie. Elle irradie et l'on ne peut que rester fasciné, spectateur de la force contenue, muette et impassible, dans le petit espace, ancien univers foudroyé. Et frappez, pensées obscures ou visions amnésiques, petite sphère minuscule du chagrin qui fond dans la chaleur d'un corps à nouveau vivant et pur. Frappez, poisons inhibés, l'aurore se lève dans le carré de lumière et désormais rien d'autre ne viendra y déposer de nuits éternelles et maudites.

 

 

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